Conseils pratiques pour le pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle

Choisir son mode de déplacement

C’est le premier point à définir avant toutes choses! Vous pouvez effectuer votre pèlerinage à pied, à vélo, à cheval ou encore avec un âne. Les marcheurs devront effectuer au moins les 100 derniers kilomètres s’ils souhaitent obtenir la Compostela (le diplôme du pèlerin), tandis que les cyclistes devront rouler au moins 200 kilomètres.

Sachez toutefois qu’il est assez rare de pouvoir dormir en gîte avec un cheval ou un âne, il faudra dans ce cas trouver des hébergements spécialisés ou recourir au camping sauvage par exemple.

Quand partir?

Les 2 meilleures périodes pour effectuer son pèlerinage sont en mai et en septembre. En mai, il ne fait pas encore trop chaud et il n’y a pas la foule que l’on peut rencontrer en été. Depuis le Puy, partir courant mai vous permettra peut-être d’arriver à Santiago de Compostela pour la St-Jacques, le 25 juillet. Une grande célébration y est donnée chaque année.

En septembre, la météo est généralement encore bonne et il y a encore moins de monde! Toutefois, attention, si vous souhaitez parcourir le Chemin dans son intégralité, il faut savoir que beaucoup d’hébergements ferment mi-octobre.

Bien choisir son matériel

Le sac à dos

Sac à dos CompostelleExemple d'un sac à dos Quechua

L’un des 2 matériels les plus importants lors d’un pèlerinage, c’est le sac à dos. Il sera votre maison pendant plusieurs semaines et vous le porterez tous les jours pendant plusieurs heures. Il est donc indispensable de partir avec un sac léger! Un sac trop lourd nous ralenti, peut être dangereux lors de certains passages à fort relief et n’est vraiment pas l’ami des articulations.

Certains sites conseillent de partir avec un maxium de 12kg pour les hommes et 10kg pour les femmes. C’est bien trop! Ce que je vous conseille, c’est de partir avec le sac le plus léger possible, avec un maximum de 6kg à ne pas dépasser.

Si vous parcourez le chemin en été, une bonne solution est d’opter pour un sac à dos à filet tendu. Votre dos n’est donc pas en contact direct avec le sac, ce qui permet de ventiler votre dos et ne pas trop transpirer. Ce type de sac n’est pas confortable lorsque le poids de ce dernier est trop élevé. Encore une raison pour cheminer léger!

Les chaussures

C’est le second matériel le plus important sur le Chemin, car vous allez marcher des dizaines de kilomètres par jour. Il est donc important de faire le bon choix si vous ne souhaitez pas souffrir.

Le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle n’étant pas une randonnée dans l’Himalaya ou tout simplement en montagne, il est inutile de partir avec des chaussures hautes. À moins d’avoir une cheville extrêmement fragile, il sera sans doute préférable de partir avec des chaussures basses. En effet, une chaussure à tige moyenne bloque en partie le déroulement de votre pied, ce qui fatigue plus rapidement vos pas lorsque le terrain est plat ou sur goudron. Et le Chemin est principalement plat.

Beaucoup de pèlerins font le choix des chaussures de trail. Elles sont plus légères, nous fatiguent donc moins vite mais s’usent plus rapidement. D’autres choisissent de parcourir avec des sandales. Pas de problèmes d’ampoules ou de séchage. Mais la cheville n’étant absolument pas maintenue, il est préférable de choisir cette option si l’on a des chevilles bien robustes. Le meilleur choix est sans doute la chaussure de marche à tige basse.

Quid de l’étanchéité? Oui, il peut pleuvoir sur le Chemin. Prendre des chaussures imperméables est-il donc indispensable? Je ne pense pas. Bien au contraire! Les chaussures imperméables, même en Gore-Tex, sont plus lourdes qu’une paire classique, empêcheront vos pieds de respirer correctement ce qui augmentera le risque d’ampoules, et mettront un temps nettement plus important pour sécher puisque l’eau y restera à l’intérieur! Il faut le savoir, à partir de plusieurs heures de marche, même une chaussure imperméable finira par laisser rentrer l’eau en perdant de son étanchéité. En revanche, une chaussure classique ou même aérée avec un tissu mesh, permettra à l’eau de s’évacuer rapidement et de sécher rapidement. De plus, qui dit aéré, dit moins de transpiration donc moins d’ampoules. Voire aucune!

Un conseil à retenir pour toutes les chaussures fermées : si vos chaussures sont mouillées, pratiquement tous les hébergements mettent à disposition du papier journal afin de le glisser dans les chaussures et le laisser absorber l’humidité pendant la nuit.

Enfin, il est important de ne pas partir avec des chaussures neuves. Il faut les casser avant votre départ en marchant régulièrement avec. Les chaussures neuves font mal aux pieds, serrent généralement trop nos pieds, ce qui augmente le risque d’ampoules.

Les vêtements

Il est inutile d’emporter des vêtements pour chaque jour de la semaine. En hébergement, on peut laver ses vêtements tous les soirs et s’ils ne sont pas secs le lendemain matin, ils sècheront dans le courant de la journée au soleil, accrochés sur votre sac à dos. Seulement 2 jeux de chaque vêtement est largement suffisant.

En coton ou en synthétique? Le coton est extrêmement long à sécher et retient l’humidité pendant l’effort. Le synthétique a l’avantage de sécher nettement plus rapidement et d’être très léger! Toutefois, les vêtements synthétiques (ou techniques) ont la fâcheuse tendance à retenir les odeurs plus que les autres. Le mieux étant une 3e matière : la laine de mérinos. Les mérinos, ce sont une race de moutons que l’on retrouve notamment en Nouvelle-Zélande. Les propriétés de cette laine sont fantastiques! Cette laine tient chaud quand il fait froid, et frais quand il fait chaud. Elle est légère, respirante, ne gratte pas, et surtout naturellement anti-odeurs et anti-microbiène! On peut porter un vêtement en laine de mérinos plusieurs jours sans le laver, et il sentira toujours aussi bon et il sera presque aussi propre qu’au premier jour. L’inconvénient, c’est son prix un peu plus élevé, mais qui en vaut vraiment l’investissement.

Laine de mérinos

Liste type du nécessaire à emporter

Voici un exemple minimaliste du nécessaire à emporter pour votre pèlerinage. Selon la saison, il conviendra d’ajouter des vêtements chauds. Vous pouvez supprimer ou ajouter des objets, et modifier les quantités, mais gardez en tête que votre sac doit être le plus léger possible, et qu’il faudra y ajouter le poids de vos casses-croûtes et barres de céréales, ainsi que celui de l’eau.

  • Matériel
  • 1 Sac à dos de 26 à 38 L
  • 1 Chaussures de rando
  • 1 Sursac imperméable
  • Pour la nuit
  • 1 Sac de couchage
  • 1 Drap de sac
  • 1 Bouchons d'oreilles
  • Pour la toilette
  • 1 Serviette de bain
  • 1 Savon de Marseille
    (corps et vêtements)
  • 1 Brosse à dent de voyage
  • 1 Dentifrice de voyage
  • Pharmacie
  • Pansements pour les ampoules
  • Antalgiques
  • Antidiarrhéiques
  • Huile essentielle de gaulthérie
    (anti-inflammatoire naturel,
    consultez l'avis de votre médecin)
  • Vêtements
  • 1 Poncho
  • 1 Gilet micro-polaire
  • 1 T-shirt manches courtes
  • 1 T-shirt manches longues
  • 1 Pantalon transformable
  • 1 Short
  • 2 Slips techniques
  • 2 Chaussettes de rando
  • 1 Casquette
  • 1 Lunettes légères
  • 1 Sandales légères de bain
  • Documents à emporter
  • 1 Crédencial
  • 1 Carte bancaire
  • 1 Carte d'identité / Passeport
  • 1 Carte vitale
  • 1 Carte européenne
    d'assurance maladie
    (pour ceux poursuivant leur Chemin en Espagne)
  • Divers
  • 1 Couverture de survie
  • 1 Briquet
  • 1 Sifflet
  • 1 Couteau
  • 1 Fourchette cuillère 2 en 1
  • 1 Poche à eau / gourde
  • 1 Petite sacoche ventrale
  • 1 Stylo ou crayon
  • 1 Sac plastique (linge sale)
  • 4 Minis pinces à linges
  • 1 Nécessaire de couture
  • 1 Crème solaire
  • 1 Téléphone portable
    (utile pour réserver)
  • 1 Chargeur du téléphone

Quel budget faut-il prévoir?

Le budget journaliser varie grandement suivant le type d'hébergement, et si vous préférez la demi-pension ou vous préparez vos repas. À noter que le budget minimum est plus important en France qu'en Espagne. Certains gîtes fonctionnent sur le principe du Donativo, c'est à dire une libre participation aux frais (ce qui ne veut en aucun cas dire gratuit).

Budget moyen en France
Gîte d'étape : 8 € à 20 €
Chambres d'hôtes : 25 € à 60 € (hors demi-pension)
Repas pèlerin le midi : 10 € à 15 €

Budget moyen en Espagne
Gîte d'étape : 3 € à 9 €
Chambres d'hôtes : 20 € à 50 € (hors demi-pension)
Repas pèlerin le midi : 6 € à 11 €

Une préparation physique est-elle indispensable?

Il est préférable de faire un peu de sport avant de partir faire le Chemin. Il n’est pas indispensable de se préparer physiquement, mais plutôt conseillé. Vous aurez une meilleure endurance et surtout une meilleure récupération. De cette façon, vous éviterez également les blessures musculaires, courantes les premiers jours.

Cependant, en dehors de l’aspect physique, il est très important de faire des sorties de test avec l’ensemble de votre matériel, en conditions réelles. Vous pourrez ainsi régler certains problèmes ou vous apercevoir par exemple que votre sac est trop lourd ou qu’il comporte des choses inutiles.

Une remorque en guide de sac à dos

Certains pèlerins font le choix d’opter pour une petite remorque, que l’on tracte sur les hanches, plutôt que de porter un sac à dos. L’avantage indéniable, c’est le poids ressenti, nettement inférieur à celui d’un sac à dos. Toutefois, il faut prendre conscience que le sentier n’est pas parfaitement plat, et comporte parfois certains passages à fort relief. Il peut donc être dangereux de se faire tirer en arrière par le poids de la remorque lors d’une montée, ou au contraire se faire pousser en descente. Pensez également aux passages de rivières, où vous ne pourrez pas toujours emprunter le petit pont qui permet de les traverser. Il faudra donc mettre les pieds dans l’eau!

Passage au-dessus d'un ruisseau

Faut-il réserver ses hébergements?

Si vous partez en petit groupe, il est vivement conseillé de réserver de 48h à 72h à l’avance, surtout si vous cheminez en haute saison. En revanche, si vous prévoyez de cheminer seul ou à deux, réserver 24h à l’avance suffira dans la majorité des cas.

Quelques conseils divers

Il faut garder en tête que le Chemin traverse énormément de petits villages. Il est donc inutile de se charger en prenant des choses en grand nombre car vous trouverez toujours une épicerie ou des boutiques spécialisées pour le pèlerin pour vous dépanner. De plus, le Chemin est également un lieu de partage et d’entraide.

Ne vous chargez pas non plus avec 2L d’eau ou plus! À part pour quelques étapes, il y a de nombreux points d’eau sur le Chemin.

Si vous prévoyez de poursuivre votre Chemin en Espagne, vérifiez que votre carte bancaire vous permet de payer et retirer de l’argent à l’étranger, et que le plafond de retrait n’est pas trop faible. Également, pensez à faire votre demande de carte européenne d’assurance maladie, au moins 15 jours avant votre départ, qui vous permettra d’attester de vos droits à l’assurance maladie et de bénéficier d’une prise en charge sur place de vos soins médicaux.

Se diriger sur le Chemin

La voie du Puy-en-Velay (Via Podiensis) emprunte l’itinéraire de Grande Randonnée n°65 (GR®65), très bien balisé et géré par la Fédération Française de Randonnée Pédestre. Le balisage à suivre est donc blanc et rouge. Balisage GR65 Dans les villes, l’itinéraire est souvent indiqué par des coquilles fixées au sol.